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Le Pyrénéisme, ou l’histoire d’un prodige sportif et littéraire.




Cet article n’a pas vocation à établir la prosopographie ou quelque portrait abusif d’un courant qui bientôt sera partout, disons de Bayonne à Perpignan. Or, pourquoi borner notre entreprise à deux points cardinaux opposés, ne permettant pas l’envol de notre oisillon à l’échelle nationale ? Vous le savez déjà, ou peut-être devrions nous préciser pour les profanes, le Pyrénéisme est avant tout un état d’esprit.

 

Certains exprimeront l’idée d’une binarité dans sa forme : le pendant, relaté dans l’après. D’une commune mesure, un Pyrénéisme académique pousserait à l’écriture de son aventure pendant que celle-ci se déroule. Le soir au refuge, assis au bord d’un lac que vient illuminé le rougeoiement d’un feu merveilleux : voici un bref portrait de notre scène de théâtre. Dans cette académie, nous considérons que l’oeuvre ne se limite pas simplement à sa réception influencée par son fond. Nous pensons et affirmons sans prétention qu’un récit épique l’est jusque dans son écriture.

 

Quelle émotion ! Lorsque, fatigué par une marche effrénée, un cirque grandiose déploie sa carrure et accueille votre création artistique, se donnant à coeur joie, humblement, pour l’inspiration prosaïque et l’envoi de distiques enflammés. Pardonnez ces quelques rimes mais, comment réussir à transmettre le Beau dans un cadre vidé de son sens ? Composez un sonnet dans une banlieue péri-urbaine où le bruit règne en despote : la tâche est ardue. D’Orphée à Lamartine, l’évasion et la fuite restent les premières occasions à l’appréhension de l’ivresse créatrice dressée en idéal. Notre académie fait ses dents, mais quelle fierté pour un parent de voir son fils grandir sainement malgré ses cris attristés. Notre association devrait reconsidérer alors ses statuts et établir comme siège social la frontière naturelle dont nous parlions au début : du Pays basque à la face orientale des Pyrénées.

 

Notre aventure ne se résumerait qu’à un voyage spirituel la semaine et physique le week end. Que nenni ! Qu’il est facile et puéril de penser le mouvement par l’approche transitive du dénivelé raide que nous offre ce théâtre de réjouissances. De plus, établir une telle hiérarchie placerait le prodige physique en aîné, l’audace littéraire en cadet. Délaissons cette fratrie incomprise mais embrassons la métaphore d’un couple aimant qu’alimente sans cesse une didactique occitane.

 

Revenons sur le mouvement, voilà un joli terme qui nous vient du latin « movere » signifiant remuer. Chers intéressés et futurs adhérents, remuons-nous et participons ensemble au déploiement et à la création d'une force à part mue par le mouvement et la retranscription. Et ces deux actions sont nécessaires à l'une comme à l'autre à travers une dépendance provenant de cette pensée de continuité : De l'une découle l'autre et de l'autre provient l'une. Le principe directeur décliné précédemment n’est que le résultat de la ternarité entraîné par ce binôme enchanté. Soyons heureux, montagnards ou gens de la plaine de participer à une œuvre qui nous dépasse depuis notre chambre sous des toits toulousains, ou notre refuge paisible, souffle pyrénéen.

 

 

Il y a environ 4,5 milliards d’années – et des poussières – qui nous séparent de nos premiers pas debout sur cette charmante planète. Il y a presque 5000 ans, l’homo sapiens découvrait l’écriture. En effet, celle-ci existait déjà mais notre bon ami poilu préférait la chasse et la marche à l’étude et l’apprentissage. Bienvenue, chers amis, dans un lieu immatériel où trois toulousains bourrus décidèrent de rassembler les deux, 190 ans après les pionniers de ce courant majestueux : Ramon et Béraldi, fondateurs éternels du Pyrénéisme.

 

Rémi, académicien, grand secrétaire



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