Il est tout petit, tout petit vraiment. Minuscule, à peine plus grand qu’un grain d’étoile, qu’un poil de hêtre ou qu’un cheveu de fée que l’on cherche à brûler et dégage dans l’air une entêtante odeur de néant. La montre tourne mais l’aiguille reste figée, dans un océan où la roue enflammée a perdu son essieu et fait des cabrioles.
Que n’ai-je pu sentir le bois d’érable lorsque je portai le sirop à mes lèvres. Et ce bois que j’ai scié s’est humidifié par ce sirop, dilué par les larmes d’un pécheur que la saison a rendu maussade.
Un cheval sans cavalier ou une étole de pourpre qui claque au vent de la nostalgie. Cesse donc de galoper, tes efforts sont vains et ramènent les détenus au fond du silo de songes, dans lequel la seule sortie se trouve enfouie sous une tonne de rêves.
Pourquoi donc le glaive n’a pas pris garde au moment de frapper les innocents de cristal ? Les éclats répandus sur le sol font couler la sève si riche d’un bois qui se vide de vie, variant la douleur comme un membre engourdi qui peu à peu sombre dans l’immobilité.
Un brin trop rêveur pour être concret,
Un brin trop passionné pour être poète,
Pas assez vrai pour être un phare,
Suffisamment volatile pour se suffire,
Solitairement insatiable
Et socialement détaché.
Le phare a besoin de sa lumière. Qui donc l’allume ? La cire a fondu sur le papier. Un briquet suffirait à en faire une torche.
La faim de qualité est vite rassasiée par ces instants de vols solitaires. Un brin trop paresseux pour exploiter la mine de rimes et de chemins qui vont droit derrière le bois.
Une sensation d’inachevé qui se détache dans une tasse de quotidien : elle le colore mais ne lui donne pas assez de goût. Les morceaux d’océans sont rejetés par la porte : j’ai voulu me rendre imperméable mais la digue a bien vite cédé. Pourquoi ne pas écrire en espagnol ? Et vouloir devenir gentilhomme et mendiant, troubadour et moine. Et cette envolée lyrique sera abattue bien vite : la routine a dans le viseur ceux qui tentent de se dérober à elle.
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